Vivre dans une maison intergénérationnelle ?

  • Mis à jour le 13 mars 2023
  • Temps de lecture : 3 min

Aujourd’hui en France, l’espérance de vie des femmes à la naissance est de 85,3 ans et de 79,2 pour les hommes… La question de l’habitat de nos aînés et de leur future dépendance est une une réalité pour de nombreuses familles… et certaines reviennent à un principe de vie ancestral : la maison intergénérationnelle.

Une tendance en croissance constante, notamment en raison des avantages qu’elle présente face au coût de la vie (pour les jeunes générations comme pour les seniors), mais aussi la quête post-Covid de la création de liens familiaux solides.

Comment « fonctionne » une maison intergénérationnelle ?

Dans une maison multigénérationnelle, plusieurs générations d’une famille vivent sous le même toit. Cela peut inclure les grands-parents, les parents et les enfants, ainsi que d’autres membres de la famille élargie.

Le principe est souvent le même : chacun peut avoir son propre espace privé, mais les pièces communes (cuisine, salle de séjour lieux extérieurs) sont partagés. Contrairement à une maison traditionnelle, une maison intergénérationnelle est souvent composée, quand cela est possible, de deux logements distincts, mais avec un accès privatif pour chacun.

Car cohabiter dans une maison intergénérationnelle ne signifie pas que les différentes générations partagent tout et tout le temps … et fort heureusement !

Quels sont les avantages d’une maison intergénérationnelle ?

Cette forme d’habitat permet, bien évidemment, de favoriser les liens intergénérationnels, et de maintenir une tradition familiale. Cela permet aussi de partager les tâches ménagères et de répondre aux besoins de chacun des membres de la famille. En plus de réduire les coûts, alors répartis entre tous, cette forme d’habitat permet de mutualiser les responsabilités domestiques et de s’entraider. Elle peut en outre offrir un sentiment de sécurité et de soutien émotionnel pour tous les membres de la famille, y compris les seniors, qui subissent souvent des mises à l’écart dans notre société.

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Quels sont les inconvénients de ce type d’habitat ?

Loin de nous l’idée d’être utopistes (et pourtant !) mais vivre dans un habitat intergénérationnel présente également un certain nombre de contraintes !

Tout d’abord, celle de trouver un espace de vie adapté aux besoins de chaque membre de la famille : avoir suffisamment d’espace(s), pour pouvoir bien vivre ensemble et avoir des bulles d’intimité à toute heure de la journée.

Par-delà les questions pratiques, il faut aussi se préparer à gérer des conflits liés aux différences culturelles et/ou éducationnelles, et à adapter son style de vie à plusieurs générations.

Avant de vous lancer dans cette aventure, nous ne saurions trop vous recommander de prendre le temps nécessaire pour échanger avec vos proches, afin de vous assurer que les attentes et les devoirs de chacun seront respectés. Vous partirez ainsi sur de bonnes bases et diminuerez le risque de conflits familiaux. Le cap franchi, il peut être utile de mettre en place des règles de cohabitation afin d’éviter les différends autour de l’argent, des horaires de chacun, du bruit, etc.

Un habitat qui vient du froid !

Si l’habitat intergénérationnel est encore très timide en France, il est depuis longtemps pratiqué au Québec ou dans le Nord de l’Europe, pays pour lesquels la législation en la matière est plus avancée. Appelé à l’origine « logement kangourou » au Québec puis en Belgique, sa principale caractéristique était la présence d’au moins une personne à la retraite. Il s’est ensuite déployé sous des formes diverses au Danemark dans les années 1960-1970, puis aux Pays-Bas, dans les autres pays scandinaves (Suède, Norvège, Finlande). Il a ensuite essaimé dans les pays anglo-saxons, aux États-Unis et au Canada, et plus récemment au sein du Royaume-Uni ou encore en Australie. En France, c’est grâce à la loi ELAN en 2018 (seulement) que le concept émerge réellement. Avant cette loi, cette forme de cohabitation entre un étudiant et un retraité était régie par la convention d’occupation précaire.

Mais le besoin de clarification et d’encadrement s’est rapidement fait sentir et c’est le 24 novembre 2018, que l’article 117 de la loi ELAN a introduit le « contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire » (CIS).

Cette loi permet entre autres à ses occupants de percevoir des aides au logement via une sous-location entre un locataire de plus de 60 ans et un sous-locataire de moins de 30 ans.

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Bon à savoir !

La loi ELAN prévoit que lorsque l’un des cocontractants décide de mettre fin au contrat, le délai de préavis est d’un mois.

« Il faut tout un village pour élever un enfant », nous apprend ce proverbe africain. Repenser l’habitat, y réunir plusieurs générations avec comme règles de vie l’entraide et le partage, le lien et la transmission, peuvent être une voie salvatrice face à la précarité et au vieillissement croissants de la population. Certains, même, ont élargi cette expérience à des quartiers entiers. Alors, pourquoi ne pas l’envisager dès maintenant ?

1 Eurostat, mai 2022