Comment être autonome avec une maison résiliente ?

Depuis une vingtaine d’années, les catastrophes naturelles ont doublé sous l’effet du réchauffement climatique : plus de 7 000 ont été recensées dans le monde(1) . Face aux risques systémiques qui en découlent (coupures d’eau, d’électricité, de gaz, etc.), de nouveaux habitats basés sur un système d’autosuffisance émergent, telle la maison résiliente. Il s’agit de repenser son logement en l’adaptant aux contraintes écologiques et énergétiques de notre temps.

Une maison résiliente permet de faire des économies d'énergie

Pouvoir vivre de manière autonome en possédant ses propres ressources : voici le principe d’une maison résiliente. Ce mode de vie, uniquement possible en milieu rural, est né d’une volonté d’un retour aux sources en réaction à notre société de surconsommation. La rédaction de Bien Chez Moi vous explique les solutions existantes pour un habitat le plus autosuffisant possible.

Vers une indépendance partielle en eau

En France, il est obligatoire d’être relié au réseau d’eau nationale. L’utilisation des eaux pluviales comme eau potable étant proscrite. Cependant, des équipements permettent de récupérer l’eau de pluie pour certains usages comme arroser ses plantes, laver sa voiture, alimenter ses toilettes ou sa machine à laver.

Sachez que l’eau de pluie peut être utilisée pour 40 % de notre consommation d’eau ! Deux possibilités s’offrent alors à vous. D’une part, vous pouvez investir dans un récupérateur extérieur, relié à vos gouttières par un collecteur filtrant. D’autre part, il existe des cuves enterrées, dotées d’un filtre et permettant de redistribuer l’eau grâce à une pompe. Ce système nécessite néanmoins l’intervention d’un professionnel et n’est pas possible sur toutes les configurations de terrains. Que vous optiez pour l’un ou l’autre, vous pourrez réduire votre facture d’eau jusqu’à 50 % (en fonction de la taille de votre récupérateur), en plus de faire un beau geste pour la planète !

Une résilience en chauffage

Dans une optique de maison résiliente, la question du chauffage se pose inévitablement. La première étape consiste à s’assurer de la bonne isolation thermique de son logement, afin d’éviter les déperditions énergétiques. Certains matériaux, tels que le béton, la pierre ou la brique, ont une grande capacité pour stocker la chaleur et la restituer. Il est donc recommandé de les intégrer dans la conception de votre maison.

Prenez aussi en compte l’orientation au soleil, l’emplacement des fenêtres et les zones d’ombrage pour maximiser leur efficacité. Concernant les équipements existants, la pompe à chaleur est la meilleure option pour être totalement indépendant en chauffage.

Cette dernière repose sur l’aérothermie : elle diffuse de l’air chaud dans votre habitation en captant des calories dans l’air extérieur. Elle nécessite par ailleurs l’installation de ventilo-convecteurs, fonctionnant grâce à l’électricité. À noter que ce système n’est envisageable que dans les pays au climat tempéré, car une température extérieure trop froide nuit à sa performance. Si son coût reste assez élevé (plusieurs milliers d’euros), l’investissement est réellement rentable à long terme, puisqu’elle permet de réaliser jusqu’à 75 % d’économie sur une facture de chauffage. De plus, il existe plusieurs autres solutions plus économiques : poêle à granulés sans électricité ou encore poêle à bois à accumulation, conçu pour récupérer les calories produites par la fumée.

Ampoule

Bon à savoir !

En France, 43 % de la consommation énergétique provient du secteur de l’habitat : elle représente 25 % de nos émissions de gaz à effet de serre.

Une autonomie en électricité

Afin de s’affranchir le plus possible du réseau public d’électricité, l’installation de panneaux solaires en toiture apparaît comme l’option la plus adéquate. Contrairement aux idées reçues, ces équipements captent l’énergie solaire indépendamment de la météo, même si une pleine exposition au soleil optimise leur fonctionnement. Comme vous vous en doutez, le budget à prévoir est conséquent mais là encore, des aides existent : MaPrimeRénov, l’éco-prêt à taux 0, etc. Le jeu en vaut vraiment la chandelle, car l’autoconsommation photovoltaïque permet d’être autonome en électricité à hauteur de 50 % ! D’autre part, il est possible d’investir dans des batteries intégrées à vos panneaux, afin de recueillir le surplus d’électricité. Vous pourrez le réutiliser ou même le revendre, en souscrivant à un contrat d’Obligation d’Achat Photovoltaïque (EDF OA).

D’autres pistes pour une maison résiliente

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Pour aller plus loin dans votre démarche d’autonomie, vous pouvez réinventer de nombreux usages du quotidien.

Côté hygiène, les toilettes sèches sont très plébiscitées, car simples à mettre en place. Après chaque utilisation, il convient de recouvrir les déchets organiques de copeaux de bois ou de paille. Cela permettra de couvrir les odeurs et d’absorber l’humidité. Les vidanges sont à adapter selon la fréquence d’utilisation.

Côté cuisine, vous pouvez acquérir un four solaire. Il transforme la lumière en chaleur et cuit la nourriture par la conduction, telle la résistance d’un four électrique. Pour remplacer le frigo classique, une alternative existe, nommée le frigo du désert. Dans un pot d’argile, mettre du sable et de l’eau, puis imbriquer un pot plus petit à l’intérieur, avant de recouvrir le tout d’un linge humide. Exposé au soleil et grâce à l’évaporation de l’eau, le pot interne sera refroidi. Ecologique et sans électricité requise !

Côté alimentation, optez pour la culture de vos propres fruits et légumes, que vous pourrez nourrir avec un terreau écologique issu de votre propre bac de compostage.

Vivre dans une maison résiliente est un véritable choix de vie. Cela demande des investissements matériels conséquents et une reconsidération des habitudes quotidiennes classiques. Si parvenir à une véritable autosuffisance énergétique apparaît compliqué, il est néanmoins possible de faire un pas vers des solutions autonomes et écologiques, pour un habitat responsable et en accord avec les enjeux climatiques de notre temps.

1 The human cost of disasters: an overview of the last 20 years (2000-2019), rapport du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNSDIR), 2020.

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