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Journée mondiale de la créativité et de l’innovation : tout savoir sur la maison container

  • Mis à jour le 09.09.2022
  • Temps de lecture : 4 min

Comme 8 Français sur 10*, vous préféreriez vivre dans une maison plutôt qu’un appartement. Mais voilà, avec l’achat du terrain, votre enveloppe budgétaire est peut-être sérieusement entamée… Alors pourquoi ne pas vous diriger vers une construction alternative ?

En cette journée mondiale de la créativité et de l’innovation, la rédaction de « Bien chez moi » fait toute la lumière sur la maison container. Quelles sont les démarches à suivre ? Comment la bâtir et quelles sont les installations à privilégier ? Quelle est cette tendance qui séduit de plus en plus ? On vous dit tout !

1/ Qu’est-ce qu’une maison container ?

Ce sont le plus souvent des containers maritimes neufs ou d’occasion (de type « Dry »), conçus pour le transport de marchandises non polluantes et sèches. Des normes très strictes encadrent l’entretien de ces caissons. Elles limitent au maximum les risques de toxicité et garantissent une grande solidité de leur structure, une très forte résistance aux conditions extrêmes, au feu et à la corrosion, qualités idéales ensuite pour la construction.

2/ Où est né ce type d’habitat ?

C’est en Chine, dans les années 90 que ces premières « maisons » apparaissent, comme logements de fortune. Ils émergent ensuite dans les années 2000 aux Pays-Bas pour la construction de résidences étudiantes. Aujourd’hui, ils connaissent un véritable essor et sont un élément incontournable de l’architecture contemporaine, par leur faible impact environnemental et la réutilisation des matériaux de construction.

3/ Peut-on construire sa maison container soi-même ?

Si vous êtes bricoleur hors pair, pourquoi pas ! Sinon, il est vivement recommandé de vous entourer d’entreprises spécialisées pour équiper vos containers des réseaux d’eaux, d’électricité, de chauffage et être ainsi couverts par l’assurance décennale.

Bâtir sa maison soi-même est le rêve un peu fou qu’a réalisé Killian Chastel à Dinan, dans les Côtes d’Armor.

© Killian Chastel

« Je ne voulais pas une maison comme tout le monde », confie Killian. « Je voulais surtout la faire moi-même et j’ai toujours dit à mes parents que je construirai une maison de mes mains ».

Killian a donc acheté six conteneurs déclassés, récupérés auprès d’une société de transports, avant de se former à la chaudronnerie et la soudure. Ensuite, 18 mois ont été nécessaires pour découper et souder les différents éléments entre eux.

Il a ainsi assemblé trois containers pour le rez-de-chaussée (plus un pour le garage à l’arrière) et deux à l’étage. « La maison repose sur une dalle complète. Des plaques en métal ont été coulées dans le béton, ce qui m’a permis de fixer les containers au sol. Ils ont ensuite été soudés et boulonnés entre eux. »

© Killian Chastel
© Killian Chastel

Le fait de réemployer des matériaux, surtout si la distance entre le lieu d’entreposage des containers et le terrain à bâtir n’est pas trop importante, participe à une faible empreinte carbone.

Mais c’est aussi grâce à l’ensemble de leurs équipements qu’on peut qualifier ces habitats d’écologiques. Killian a par exemple choisi d’isoler sa maison par l’extérieur avec de panneaux isolants haute performance.

Afin de bénéficier des apports naturels de soleil, il a aussi installé de grandes ouvertures savamment orientées. « La maison est orientée plein sud. En plus d’apporter beaucoup de lumière, cela permet de la chauffer naturellement ».

Ce type d’habitat se prête très bien à l’installation de panneaux et de chauffe-eaux solaires ou pompes à chaleur réversibles. Pour être encore plus économe, Killian a installé, sous sa terrasse, deux grandes cuves afin de réutiliser les eaux pluviales.

Ampoule

Bon à savoir !

Si vous choisissez d’isoler votre maison container de l’intérieur, pensez à prendre en compte l’épaisseur de votre isolant, qui pourra réduire de manière significative le volume habitable.

6/ Quelles sont les démarches préalables à effectuer ?

Avant d’acheter le terrain, rapprochez-vous de votre mairie pour consulter le plan local d’urbanisme (PLU) afin de connaître les règles en vigueur et notamment les restrictions concernant l’aspect des façades, leur couleur ou encore l’inclinaison des toits.

Si le PLU ne peut pas s’opposer à la construction d’une maison en containers, vous pourrez cependant être amené à y poser un bardage en bois par exemple, pour vous adapter aux exigences de la commune. Vous devrez ensuite déposer une demande de permis de construire en mairie.

7/ Est-ce vraiment moins cher que la construction d’une maison classique ?

Le prix de votre maison container dépendra évidemment de plusieurs facteurs : maison vide ou équipée, maison via un constructeur ou un architecte, ou comme Killian, bâtie et aménagée par vous-même. On estime le coût au m2 entre 400 à 1 500 euros… alors que le prix de base d’une maison traditionnelle débute à 1 500… On peut donc juger ce type de construction plus économique.

Alors, tenté par l’aventure ? Ou encore hésitant ? Laissons-le mot de la fin à Killian, qui depuis 3 ans occupe sa maison avec sa femme et son petit garçon. Très heureux du résultat, il reconnaît que « ça a été une période compliquée. Je venais sur le chantier le soir après le travail et tous les week-ends. Ça a été beaucoup de sacrifices, mais on était tellement contents de pouvoir s’y installer ! La maison est agréable à vivre, fonctionnelle, facile à chauffer, on s’y sent bien ! » 

Vous voici prévenus !

* Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC), 2022.