La Slow Life : comment l’adopter?
- Mis à jour le 20 mai 2022
- Temps de lecture : 3 min
De plus en plus présent, le « slow » a sûrement déjà été prononcé par une personne de votre entourage. Ce courant de pensée défend un ralentissement du rythme de vie pour en savourer davantage l’instant présent. Mireille Diestchy, Maîtresse de conférences en sociologie (1), nous a prêté main forte pour décortiquer l’origine de ce concept et ses développements concrets dans notre quotidien.
Qu’est ce que le slow ?
C’est à l’occasion de la création de Slow Food (2), que le terme slow fait son apparition. « Fondée en 1986, cette association résulte d’une manifestation menée par des militants de la gauche italienne prônant la slow-food contre l’ouverture d’un fast-food MacDonald’s au centre de Rome », détaille Mireille Diestchy, dont le dernier slogan en date est « bon, propre et juste ». Depuis, le slow a préempté plusieurs domaines de notre quotidien, du design à l’alimentation, en passant par le tourisme. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un mouvement social unifié, le terme slow et la mobilisation qui gravite autour évoquent un ensemble de valeurs communes, auxquelles vous pouvez être sensible.
Vous l’aurez compris, le slow est issu d’une revendication à dimension collective et militante. Et il est possible de mettre en pratique certains de ces principes dès aujourd’hui dans votre quotidien. Prenons l’exemple du slow travel. Pour l’appliquer, vous pouvez opter pour des déplacements en train (mode de locomotion le plus écologique d’après l’ADEME). Une fois votre destination atteinte, vous pourrez prendre votre temps et vous rapprocher du monde qui vous entoure en allant à la rencontre des populations locales et de leur culture.
Bon à savoir !
Selon l’étude Harris de 2018, sur « Les Français et leur rapport au temps, 83% des Français aiment prendre leur temps pour faire des choses, 53 % déclarent qu’ils aimeraient ralentir leur rythme de vie.
( Moins de 50 ans : 63 % | Parents : 64 %)
*source Etude Harris Interactive
Le slow en 2021
Il est certain que la crise sanitaire que nous rencontrons et subissons depuis 2020 a un effet de catalyseur qui nous incite à vivre autrement en plaçant sous le feu des projecteurs nos modes et rythmes de consommation. Vous avez d’ailleurs probablement été amenés à mettre en question certains aspects de vos modes de vie tels que vos déplacements et achats. « En ce sens, l’éthique slow fait écho, voire offre une réponse à des aspirations contemporaines (recentrage sur le présent, souci environnemental, etc.) », commente Mireille Diestchy.
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Slow et architecture
Ce terme est également mobilisé dans le design et l’architecture, particulièrement à la suite de la publication en 2004 de l’ouvrage Slow Theory par Alastair Fuad-Luke. Depuis, les architectes Patrick Bouchain et Loïc Julienne invitent dans La Permanence Architecturale, publié en 2015, à « ralentir pour mieux comprendre » la conception architecturale. Ce thème est d’ailleurs si central que la Biennale d’Architecture de Venise de 2018 avait pour objet la Slow Architecture. « Dans les faits, cette avancée se traduit par un respect des aléas et des erreurs rencontrés, avec lesquels les architectes doivent composer lors d’un projet architectural. Les usagers sont également davantage considérés en étant associés aux processus de co-conception et co-construction », conclut Mireille Diestchy.
Ainsi, la linéarité et l’homogénéisation des biens sont délaissées pour une valorisation de la singularité. D’ailleurs, pas besoin d’être architecte pour prendre part à la slow architecture.
Slow cosmétique, Slow fashion, Slow school : le slow peut être une philosophie de vie impactant notre rapport au monde. Pensons par exemple au label Slow City existant depuis 1999. Né en Italie comme le Slow Food, ce label liste 72 critères allant de la sauvegarde des monuments historiques à la réduction de la pollution sonore et lumineuse en passant par l’hospitalité et la cohésion sociale. Actuellement, 270 communes détiennent ce label dans 30 pays ; la France comptabilise 10 slow cities !
1 Maîtresse de conférences en sociologie à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg, auteure d’une thèse intitulée « Enquête sur une éthique du rythme. Analyse sociologique et pragmatiste de la diffusion du slow ».
2 Le slow food prône le patrimoine alimentaire mondial, la biodiversité et l’agriculture en opposition à l’industrialisation des aliments. Ce mouvement défend également l’importance du temps investit pour déguster un met ainsi que l’accès à la nourriture pour un plus grand nombre.